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Inclusivité
L’écriture inclusive, c’est quoi ?

L’écriture inclusive, c’est quoi ?

22/12/2022

L’écriture inclusive, c’est quoi ?

On en entend régulièrement parler dans des débats, et tout le monde y va souvent de son opinion sans même s’être déjà renseigné·e sur ses principes, son histoire et ses intérêts

On vous dit tout sur l’écriture inclusive !

Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?

L’écriture inclusive repose sur plusieurs grands principes

  • utiliser des termes épicènes (non genrés) dès que cela est possible. Par exemple, dire les “droits humains” au lieu des “droits de l’homme”, ou encore “la population française” au lieu de “les français”.
  • accorder les métiers historiquement genrés pour ne pas invisibiliser les femmes qui les pratiquent : “autrice” au lieu de “auteure”, “pompière” plutôt que “pompier”, “doctoresse” plutôt que “docteur” (oui oui, ces mots existent !)
  • utiliser le point médian pour inclure les terminaisons féminines avec les terminaisons masculines : “les Français·e·s”, “Vous êtes venu·e·s à la fête ?
  • utiliser les deux pronoms pour désigner un ensemble genréils·elles sont agréables
  • utiliser des nouveaux mots qui contractent directement les deux formes initiales : “ielles” “celleux” etc.

On peut utiliser l’écriture inclusive sans forcément appliquer tous les principes. Par exemple, nous n’utilisons pas de nouveaux pronoms dans notre rédaction. Et pourtant, nous restons inclusif·ve·s. C’est assez libre, on fait ce que l’on souhaite !

À quoi sert l’écriture inclusive ?

Notre langue française est extrêmement genrée, contrairement à d’autres (on vous explique tout dans le paragraphe suivant). 

Par conséquent, l’écriture inclusive permet de visibiliser les femmes qui ont été volontairement effacées de notre langue. 

Cela peut paraître futile, et pourtant la langue a une importance capitale dans notre société. Elle est profondément politique, et effacer les femmes de la langue revient à les effacer de l’espace public : c’est problématique. Cela permet aussi, pour les femmes, de se sentir intégrées et représentées. 

En tant qu’homme étudiant, vous ne vous sentirez certainement pas concerné si vous lisez “les étudiantes”. Alors pourquoi une femme étudiante se sentirait représentée en lisant “les étudiants” ? 

Parce que c’est comme ça, parce que c’est la règle me direz-vous. 

Et bien c’est loin d’être aussi simple !

À noter : l’écriture inclusive peut aussi être utilisée par une personne non binaire (qui ne se reconnaît ni dans le genre masculin ni dans le genre féminin) et qui peut choisir d’être désigné·e par “iel”, et pratiquer des accords systématiquement non genrés (“Je suis parti·e en vacances).

Le français, une langue profondément sexiste…

Petit point rapide sur l’histoire de la langue. Le français provient principalement du latin (même s’il a été influencé par beaucoup d’autres langues). Le latin, pourtant, était beaucoup plus inclusif ! En effet, il proposait d’utiliser un genre neutre. De plus, il pratiquait l’accord de proximité. Grosso modo, au lieu de dire “les garçons et les filles sont gentils” (la fameuse règle du masculin qui l’emporte sur le féminin, on en parle après), on pouvait dire “les garçons et les filles sont gentilles”. 

Notre langue est tellement genrée qu’elle genre même les objets ! Quel sens dans le fait de dire “une chaise” et “un pot à crayon” ? Aucun, c’est seulement un héritage linguistique. C’est un vrai casse-tête pour des étranger·e·s qui essaient d’apprendre notre langue, car il n’y a aucune règle, c’est seulement un principe d’usage

D’ailleurs, certaines langues, comme l’anglais, sont beaucoup moins sexistes : le pluriel “they” n’est pas genré, et il n’y a pas d’accord de déclinaison genrée pour les adjectifs, beaucoup plus pratique !

… imaginée par des hommes pour effacer les femmes !

Mais notre langue n’a pas toujours été comme cela. En France, une masculinisation volontaire de la langue s’est enclenchée à partir du XVIIème siècle par des “puristes”. Ces hommes se sont auto-proclamés comme aptes à définir le bon usage et ils en ont donc profité pour renforcer la domination masculine. Ils ont éradiqué les femmes des professions nobles, car considéraient que ces dernières n’en étaient pas dignes. Aucun souci pour le terme “fermière” ou “coiffeuse”, mais les mots “autrice”, “peintresse”, “poétesse” ou encore “médecine” (qui étaient utilisés couramment à l’époque) ont été interdits

Ces hommes, dont le célèbre grammairien Vaugelas, ont également éradiqué l’accord de proximité hérité du latin. À la place, ils ont déterminé une règle encore enseignée aujourd’hui partout dans les pays francophones : le masculin l’emporte sur le féminin. À l’époque, il y avait une volonté très affirmée et délibérée de faire ce choix pour effacer les femmes de la langue au profit des hommes.

Pourquoi est-ce si difficile d’accepter l’écriture inclusive ? 

Pour beaucoup de personnes, l’écriture inclusive choque, et est parfois considérée comme un outrage à notre langue française. Pourtant, le français que nous parlons aujourd’hui ne ressemble plus vraiment à celui du XVIIème siècle, et une telle façon de penser reviendrait à bannir de notre vocabulaire tous les mots qui n’existaient pas à l’époque (ça en ferait quand même pas mal).

Au-delà de cet argument, c’est surtout la volonté féministe qui dérange le plus. Donner leur place aux femmes dans la société, c’est encore souvent un vrai problème pour certains hommes qui se sentent menacés dans leurs privilèges

Et ça, ça a toujours existé dès que des avancées ont été faites en faveur des femmes ! Lorsque des rues ont commencé à porter des noms de femmes par exemple, c’était l’indignation générale. Le principe était le même que l’écriture inclusive : visibiliser les femmes dans l’espace public.

En bref, il est normal que nos yeux et nos oreilles peinent à se faire à la réintégration des femmes dans la langue, tant nous avons été habitué·es au contraire. En revanche, il est important de se réapproprier la langue (qui appartient à tous·tes, oui oui), afin qu’elle soit enfin plus représentative de toutes les personnes qui la composent et la font vivre.

22/12/2022
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